mountaincutters forme un duo d’artistes. Leur pratique artistique associe sculpture, installation, photographie et s’appuie sur une manière de penser et percevoir l’espace. Ils sont diplômés en duo à l’ESADMM de Marseille
Identité hybride, le duo mountaincutters pratique principalement la sculpture in situ, contaminant radicalement l’espace des lieux où il/elle expose.
En écho à cette identité trouble répond une incertitude esthétique, qui privilégie les situations transitoires et les formes inachevées pour des compositions a priori fortuites, à la beauté sauvage. Matériaux corrompus et objets salis, poussière et rouille envahissant surfaces et sols, bétons brisés, céramiques grossières, eau en circuit continu, les installations de mountaincutters sont des traces d’activités improbables, suspendues entre construction et destruction, architecture et archéologie, s’apparentant parfois à un chantier abandonné.
Un caractère brut, pour ne pas dire brutal, dont l’« informe » suscite une part de doute. Rangé (ou plutôt dérangé) comme un tapis sous la poussière. Cette aridité manifeste, tendance arte povera chaotique, ne masque pas la rigueur ni la précision de compositions discrètement théâtralisées, qui impliquent toujours une activité « en creux ». De fait, tout ici résonne d’un corps absent, dont les sculptures présentées seraient les prothèses, appendices rudimentaires et insuffisants figés dans une logique fonctionnelle dont la finalité nous échappe. Et si c’était une scène de théâtre, ce serait celle de la tragédie, ou plus précisément de ses résurgences à l’ère industrielle, la fièvre en moins, la distanciation en plus.