Sorry We’re Closed, Bruxelles
Julien Meert
De son travail, Julien Meert ne montre presque exclusivement que sa pratique de peinture, mais il entretient des liens ténus avec d’autres disciplines. Musique, vidéo, dessin et collage. On pourrait prendre le risque de dire de sa pratique qu’elle est essentiellement introspective et qu’il y a devant nous des variations autour d’un thème : le solipsisme.
Le solipsisme est défini par Wittgenstein dans Le Microcosme par » je suis mon monde « .
C’est sans doute pourquoi la peinture de Julien Meert semble si insaisissable, complexe, composée de fragments, de gestes reconnaissables mais « incertains ». Comment pourrait-on regarder ses tableaux « son monde », qu’une anse de tasse, un œuf et une échelle sont un ensemble d’indices qui composent un autoportrait ?
Lire l’œuvre de Julien Meert, c’est accepter de prendre le temps de déchiffrer les nombreux signes qui parsèment sa peinture.
C’est aussi capter des clés ailleurs, dans ce qu’il donne rarement à voir ou à entendre à travers d’autres pratiques. Avec son alter ego musical Roger 3000, il nous emmène dans une ballade au sens propre et figuré, composant seul (Solipsime : Solus/Seul et Ipse-soi) des mélodies douces et complexes avec des paroles qui déstabilisent les mots et les actes du quotidien et les gestes de la vie quotidienne.
Dans ses collages, il se représente, corps et visage nus, ceux de ses proches parfois, dans des univers post-apocalyptiques pastels d’où la vie a disparu mais où demeure, inlassablement, l’être humain, errant et cogitant.
Ses vidéos témoignent de l’errance de son propre personnage dans une esthétique d’arcade, comme si la vie fonctionnait par étapes, entrées, sorties, échappatoires, niveaux, plateaux…
Julien Meert est son propre monde, c’est pourquoi « Seul le moi peut donc être considéré comme existant définitivement et le monde extérieur avec ses habitants n’existe dans cette perspective que comme une représentation hypothétique, et ne peut donc être considéré, sans abus de langage, autrement que comme incertain […] ».
Pour Art-O-Rama, Sorry We’re Closed propose pour la première fois de montrer l’ensemble des pratiques de Julien Meert, dans une installation composée de peintures, dessins, collages et vidéos.
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