2022

SIX YEARS

Conversation

What do curators care for? 

Au Grand Plateau, dimanche 28 août à 17h

Curatrices invitées du Salon Immatériel 2022

Entrée libre

 

Art-o-rama invite C-E-A – Association française des commissaires d’exposition sur un espace dédié au sein du salon, pour une présentation de sa plateforme curatoriale en ligne SIX YEARS, dont les axes de recherches s’articulent autour de la dématérialisation de l’œuvre d’art. Le stand SIX YEARS présente sous forme de ressources documentaires les questionnements autour de la dématérialisation de l’œuvre d’art qui ont donné corps à ce projet curatorial en ligne.

 

Arlène Berceliot Courtin et Francesca Zappia, deux membres de SIX YEARS, animeront une conversation autour des nouvelles orientations du programme “What do curators care for?”.

 

Arlène Berceliot Courtin, Karin Schlageter, et Francesca Zappia, sont les curatrices invitées du Salon Immatériel 2022


What do curators care for?

 

Le curating fait l’objet d’une redéfinition épistémologique situant son action auctoriale à l’intersection entre l’espace, le théorique et le visuel. De sorte que sa pratique se produit en relation avec des œuvres d’art, mais aussi sans elles : organisation d’une table ronde, valorisation d‘une archive, visibilisation d’une situation sociale, animation d’un site Internet… Ainsi le curating devient un acte de production de sens et de connaissances.

 

De la même façon que les stratégies de dématérialisation de l’œuvre d’art expérimentées par l’Art Conceptuel n’ont pu totalement contourner la question de sa marchandisation, les enjeux liés au numérique reposent avec vitalité la question de la valorisation économique, autant que symbolique, des savoirs.

 

La prochaine édition de SIX YEARS établit comme sujet de réflexion la question : “What do curators care for?” et s’inscrit dans la lignée d’une recherche critique portant sur les pratiques et principes de l’éthique du “care” comprise comme : « Activité caractéristique de l’espèce humaine, qui recouvre tout ce que nous faisons dans le but de maintenir, de perpétuer et de réparer notre monde, afin que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nos personnes et notre environnement, tout ce que nous cherchons à relier en un réseau complexe en soutien à la vie » (Joan Tronto, Un monde vulnérable: pour une politique du care, 2009).

 

Le “care” comme pratique de “soin” ou “soin mutuel” propose de concevoir le choix éthique comme un système d’inter-relations, d’empathies, de responsabilités mutuelles et de communications.

 

Comme le souligne Claire Bishop (Digital Divide, 2012), depuis l’apparition du Web 2.0 en 2002, l’art, et notamment l’art engagé, s’approprie “un langage de plateformes, de collaborations, de spectateurs activés et de « prosommateurs » [= consommateur·rice·s éclairé·e·s] qui coproduisent du contenu (plutôt que de consommer passivement des informations conçues pour eux).”

 

La prochaine édition de SIX YEARS souhaite explorer la pratique du “care” comme outil d’analyse ou de provocation. Comment appréhender l’éthique du “care”, qui partage son étymologie avec le “curating”, à travers les potentialités interrelationnelles du numérique ?


Arlène Berceliot Courtin

 

Arlène Berceliot Courtin est curatrice, chercheuse et autrice indépendante. Au croisement des études visuelles et des études féministes, son terrain de recherche et d’expérimentation se focalise sur l’histoire des féminismes en France et leurs importations sous le label culturel de French Feminism aux États-Unis. Après une expérience de dix ans à la direction de galeries d’art contemporain de renommée internationale, elle cofonde en 2018 le curator-run-space furiosa, consacré à la recherche en art et en curating. En 2022, elle est lauréate de la bourse de recherche du CNAP et de la Villa Albertine – Programme de recherche de l’Ambassade de France aux États-Unis. En 2019, elle est lauréate du programme Sur Mesure de l’Institut français pour lequel elle initie une première recherche aux États-Unis portant sur l’interrelation entre l’objectivité du nouveau roman et la danse postmoderne. Depuis 2011, elle collabore avec des lieux et institutions culturelles parmi lesquelles le Centre National de la Danse, l’Institut National d’Histoire de l’Art, Air de Paris, la Galerie des Galeries, Art-o-rama, le Bureau des Arts Plastiques et Gallery Week-end à Berlin ou encore Manifesta à Marseille.

 

Karin Schlageter

 

Diplômée du Master « Arts et Langages » de l’EHESS en 2011, Karin Schlageter (*1988, FR-CH) est commissaire d’exposition indépendante. En 2013-2014, elle était en résidence au sein du programme Le Pavillon Neuflize OBC au Palais de Tokyo à Paris. En parallèle de son activité de commissaire d’exposition, elle a travaillé dans plusieurs galeries d’art contemporain, entre autres : Mehdi Chouakri, Berlin, Samy Abraham, Paris, et Bugada & Cargnel, Paris. De 2017 à 2019, elle collabore régulièrement avec le CACC – Centre d’art contemporain Chanot, Clamart (92). Par ailleurs, elle a été membre du comité de rédaction de la revue française de cultural studies Poli-politique de l’image de 2010 à 2018. En 2019 elle prend la direction par intérim du centre d’art contemporain Les Capucins à Embrun (05). Récemment, elle est lauréate d’une bourse de recherche en théorie de l’art du Cnap et d’une résidence de six mois à la Cité Internationale des Arts de Paris (2020-2021). En 2022, elle est pensionnaire de la Villa Kujoyama, Kyoto.

 

Francesca Zappia

 

Francesca Zappia est une curatrice indépendante basée à Glasgow. Sa recherche se développe autour d’une réflexion sur la transmission de la mémoire et la fabrication de nouveaux savoirs. Au centre de sa pratique, la plateforme en ligne past-forward.net s’intéresse à Internet comme lieu de mémoire et nouveau système de savoir, tout en mettant en place des pratiques collaboratives inspirées de l’open source. Se focalisant sur la “spatialisation de la recherche” son travail se matérialise dans l’utilisation de différents formats : expositions, publications, plateformes en lignes, formes discursives.

Francesca est lauréate de la bourse curatoriale du Cnap, dans le cadre de laquelle elle a publié Les Flâneuses. Copies, citations, appropriations dans les collections du Centre national des arts plastiques. Parmi ses autres projets : The Curator’s Workshop (CCA|Centre for Contemporary Arts, Glasgow, 2020), L’intrigue se cherche dans le dénouement de son nœud (la compagnie, lieu de création, Marseille, 2018), Raoul Reynolds: A Retrospective (Scotland Street School Museum, Glasgow; La Friche la Belle de Mai, Marseille, 2016) et East End Transmissions (The Pipe Factory, Glasgow, 2014). Francesca a aussi travaillé comme chargée d’exposition et archiviste auprès du FRAC Ile-de-France, de la François Pinault Foundation, du Cnap), du Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris, et de Vidéomuseum.

https://c-e-a.asso.fr/curater/a-propos/

 

 

SIX YEARS

Arlène Berceliot Courtin ©Olivier Douard

Karin Schlageter

Francesca Zappia