sissi club, Marseille

Amalia Laurent & Marion Ellena

La pratique d’Amalia Laurent s’articule autour de techniques textiles, performatives et sculpturales, en dialogue constant avec le paysage et l’histoire. Formée au Batik par Mas Tatang à Tembi, en Indonésie, Amalia Laurent inscrit cette technique dans une approche contemporaine et plastique : chaque tissu teint devient à la fois territoire, carte et trace. L’emploi de la cire, de la teinture — technique artisanale et décorative — l’amène à investir le Batik comme un langage où s’entrelacent récit familial, mémoire collective, histoire politique.
Ses installations, souvent in situ, sont nourries de fragments d’espaces et de réalités alternatives. Elles composent des environnements où le tissu devient structure, peau, filtre ou seuil. Dans ces paysages textiles, le visible et l’invisible cohabitent, suggérant des mondes superposés, parallèles ou disparus. L’artiste crée ainsi des zones de porosité entre l’architecture et la matière vivante, entre les corps et les paysages, entre sacré et profane.

 

Amalia Laurent (née en 1992 en France) est une artiste franco-indonésienne basée entre Paris et Nîmes. Elle est diplômée du Royal College of Art (Londres, UK) en 2018 et doctorante en histoire médiévale à l’École des hautes études en sciences sociales (Paris, FR). En 2024-2025, elle a été pensionnaire de la Villa Médicis (Rome, IT). Ses expositions récentes ont eu lieu à la Villa Médicis (Rome, IT), au Musée de l’Histoire de l’Immigration (Paris, FR), ARCO (Madrid, ES), Anne Barrault (Paris, FR), Sainte-Chapelle (Paris, FR), Château Lacoste (Le Puy-Sainte-Réparade, FR). Ses œuvres sont dans les collections du Musée de l’Histoire de l’Immigration (Paris, FR).

 

Le travail photographique de Marion Ellena s’inscrit dans une logique d’archive, à partir d’images issues de différentes temporalités — photographies de son adolescence, clichés réalisés par son entourage, notamment sa mère. À travers cette matière, elle aborde la question du souvenir par l’expérience de l’exil, interrogeant sa mémoire par sa charge émotionnelle.

Son approche est inextricablement liée au travail en chambre noire et déjoue le caractère reproductible de son médium. Elle mêle collages, filtres et photogrammes, et perturbe volontairement la netteté de l’image pour brouiller les repères et mettre à distance le souvenir. Elle affirme qu’une image, même si elle dispose encore du négatif ou du fichier numérique, ne pourrait jamais être tirée de la même manière, car le papier choisi n’existe plus ou que la chimie utilisée était périmée. Cette économie de moyen ouvre un champ d’expérimentation, où les accidents sont accueillis et apprivoisés comme des éléments de son langage artistique.

 

Marion Ellena (née en 1992 au Venezuela) est une artiste franco-péruvienne basée à Marseille. Elle est diplômée de La Cambre (Bruxelles, Belgique) en 2015 et de l’École nationale supérieure des arts décoratifs (Paris, France) en 2017. Ses expositions récentes ont eu lieu au Jeu de Paume Lab (Paris, FR), Polyptyque (Marseille, FR), Centre Photographique (Marseille, FR), sissi club (Marseille, FR), L’Imagerie — centre d’art (Lannion, FR), club 6c6 (Grenoble, FR). Elle a remporté la Résidence 1+2 en 2023 et a bénéficié du programme Ecumes en 2024.

https://sissi-club.com/

 

 

Marion Ellena

Mise en lame (tu te souviens de la couleur de ma chambre) (2025)

Prix sur demande

Marion Ellena

Soleil rouge (2025)

Amalia Laurent

Notte Bianca (2024)
Villa Medici
Photo © Daniele Molajoli e Claudia Gori