Polansky, Prague
Lukáš Karbus & Tadeáš Podracký
Dans le cadre d’Art-o-rama 2025, la galerie Polansky présente des œuvres de deux artistes tchèques, Lukáš Karbus et Tadeáš Podracký.
Les aquarelles grand format de Lukáš Karbus, dont la vie et l’œuvre sont liées au paysage de la Bohême du Nord, ne peuvent jamais être perçues comme de simples enregistrements de la réalité observée ou des impressions du « monde intérieur » de l’auteur, mais plutôt comme des concepts picturaux spécifiques dans lesquels les expériences et les perceptions se transforment naturellement en une vision picturale, qui prend parfois une tonalité mystique. L’observation répétée d’un paysage spécifique a conduit l’auteur à réfléchir à la transformation du contexte de la perception, non seulement en relation avec les rythmes naturels ou d’autres influences extérieures, mais surtout en relation avec les changements de l’état interne de l’observateur, qui, selon son humeur, perçoit chaque fois des aspects différents du monde. La perception relationnelle du monde est également prescrite dans les aquarelles de Karbus, dans lesquelles l’espace pictural est formé par une superposition sophistiquée de surfaces colorées. De minuscules formes géométriques de couleur azur sont placées les unes sur les autres, s’entrelacent et se compactent en structures fractales dynamiques, dont le gradient de couleur agit comme une légère vibration de l’air éclairé par la lumière. Dans ses peintures, Karbus travaille systématiquement avec un certain ordre fragile, qu’il perturbe aussi constamment. Il rompt la géométrie des trames et l’expression concentrée du dessin par de petites déviations, des lignes éparses et des couleurs librement répandues, et pénètre parfois dans les azurs transparents en collant des éléments de gouache opaque. D’une certaine manière, les formes géométriques monumentales peuvent également être comprises comme une perturbation du système d’images, qui introduit un ordre différent dans les compositions complexes.
Tadeáš Podracký explore la manière dont l’hybridation des rituels issus de la culture populaire traditionnelle, historiquement liés aux mythologies païennes et chrétiennes, et leur exécution dans le contexte urbanisé de la ville, s’entrecroisent avec l’identité façonnée par la culture matérielle contemporaine. En expérimentant le potentiel narratif du mythe comme moyen d’établir un lien plus profond entre les objets et les personnes. Il étudie principalement la manière dont les nouvelles mythologies contemporaines et les artefacts peuvent renforcer l’enracinement, l’interconnexion et le sentiment d’appartenance résultant de l’échange entre les objets et les personnes. Relief sculptural représentant la personnification de la mort sous la forme d’un squelette, qui rajeunit et se pare de détails humains et floraux. Les détails anatomiques humains fusionnent avec des éléments botaniques organiques, brouillant les frontières entre un corps vivant et un objet inanimé. Podracký crée un environnement dans lequel il évoque la possibilité d’un lien intime entre les objets et les personnes, cherchant à présenter une compréhension différente de la manière dont ces artefacts influencent leur environnement, y compris leur capacité à créer et à approfondir des situations et des liens sociaux.
