2022

(LA)HORDE, Ballet national de Marseille

Life’s a Beach

Curaté par (LA)HORDE

En partenariat avec le CCN Ballet national de Marseille

Projection au Petit Plateau, jeudi 25 août de 14h à 17h

Reprise de 17h à 20h

Avec (LA)HORDE, Charles Atlas, Geumhyung Jeong, François Pain

Entrée libre

 

 

Life’s a Beach

 

Charles Atlas, From An Island Summer, 1983-84

Geumhyung Jeong, Trailer for Geumhyung Jeong Delivery Service, 2020

(LA)HORDE, Bondy, 2017

Geumhyung Jeong, Munbangu(stationery), 2011

Geumhyung Jeong, RECORD STOP PLAY, 2011

François Pain, Tanaka Min La Borde (1986) Tokyo (2000), 2008-2021

Charles Atlas, Merce Cunningham, Channels/Inserts, 1982

 


(LA)HORDE

 

À la direction du CCN Ballet national de Marseille depuis 2019, (LA)HORDE réunit depuis 2013 les artistes Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel.

 

À travers des films et performances (Novaciéries, 2015 ; Cloud Chasers, 2016 ; The Master’s Tools, 2017 ; Cultes, 2019 ; Room With A View, 2020 ; Ghosts, 2021), des pièces chorégraphiques (Night Owl, 2016 ; To Da Bone, 2017 ; Marry Me in Bassiani, 2019 ; Room With A View, 2020), (LA)HORDE interroge la portée politique de la danse et cartographie les formes chorégraphiques de soulèvement populaire, qu’elles soient massives ou isolées, des raves aux danses traditionnelles en passant par le jumpstyle.

 

Leur exploration des nouvelles dynamiques de circulation et de représentation de la danse et du corps qui se développent en ligne les amène notamment à former le concept de « danses post-internet ». En diversifiant les supports, (LA)HORDE interroge la sérendipité quasi infinie qu’offre ce nouveau territoire et propose des regards multiples sur les révoltes que portent ces communautés avec lesquelles le collectif travaille de façon hétérarchique.

 

Créée avec l’artiste Rone, Room With A View est leur première pièce chorégraphique avec le Ballet national de Marseille, aujourd’hui composé de vingt-sept danseur·euse·s de seize nationalités. L’année suivante, iels invitent quatre chorégraphes pour un programme mixte : Lucinda Childs, Tânia Carvalho, Lasseindra Ninja and Oona Doherty, chacune incarnant une écriture chorégraphique emblématique, inclusive et engagée.

 

En 2022, iels présentent Roommates, un programme de six pièces courtes connectant hyperéalisme et minimalisme, signées Lucinda Childs, Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, Peeping Tom, Cecilia Bengolea et François Chaignaud, (LA)HORDE, ainsi qu’une grande exposition dansée, We Should Have Never Walked on the Moon mêlant le registre de la comédie musicale et du cinéma d’action avec celui de l’avant-garde chorégraphique.


Charles Atlas, From An Island Summer, 1983-84

13’04, couleur, son, 16 mm transféré sur vidéo

 

L’hommage exubérant et branché d’Atlas à une époque et à un lieu spécifique – New York, août 1983 – se présente comme un « home-movie » dansant, un quasi-documentaire qui suit la chorégraphe Karole Armitage et ses danseur·se·s sur la promenade de Coney Island et dans les rues de Times Square. La camera portée énergique d’Atlas suit la danse dans la cacophonie visuelle des enseignes flashy et des manèges tourbillonnants de Coney Island, puis dans les éclats des néons de Times Square. S’en suit une chorégraphie spontanée des lumières et des rythmes de ces « îles » sur des musiques inspirées de la samba et du punk ; le montage virtuose devenant une danse en soi. Le format « docu-narratif » audacieux d’Atlas, la chorégraphie exaltante d’Armitage et le milieu visuel vibrant et kitsch capturent avec brio la magie criarde d’un été new-yorkais.

 

Chorégraphie: Karole Armitage. Directeur de la Photographie: Paul Gibson. Musique: Henry Fiol, Rabbie Burns and his Ticket Touts.

 

Courtesy d’Electronic Arts Intermix (EAI), New York

 

 

Geumhyung Jeong, Trailer for Geumhyung Jeong Delivery Service, 2020

23’22, couleur, son, vidéo HD

 

Avec Geumhyung Jeong, Soonwoo Kwon, Junghyun Kim, Kanghyuk Lee, GIM IKHYUN. Avec le soutien du Seoul Museum of Art in Korea

 

En 2020, Geumhyung Jeong et ses collaborateur·rice·s lancent le service de « livraison » à domicile Geumhyung Jeong Delivery Service 2020. Geumhyung Jeong Delivery Service 2020 propose des services en option en fonction des distances physiques et des degrés d’activités d’un rôle inhérents au service souhaité. Les participant·e·s devaient jouer leur rôle de « destinataire » en fonction du scénario choisi lorsque « l’équipe de livraison » arrivait à leur domicile. La visite du site web pour passer la commande des options de service marquait le début du jeu. Cette séquence (Trailer for Geumhyung Jeong Delivery Service) donne un aperçu d’une expérience créée avec chaque participant·e et l’équipe de livraison de Jeong. Les photographes et cinéastes se joignent non seulement à la documentation du tournage mais aussi à l’action en tant que performeur·euse·s suivant le scénario.

 

 

(LA)HORDE, Bondy, 2017

15’53, couleur, son, vidéo

 

La ville de Bondy et le Centre National de la Danse de Pantin ont confié au collectif (LA)HORDE – la réalisation d’un portrait chorégraphique des habitants de Bondy. Le but était d’aller à la rencontre de ceux qui pratiquent la danse mais qui ne passent pas forcément par les structures institutionnelles, et de les inviter   se filmer dans leur pratique et de se mettre en scène, se représenter, en train de danser, dans les lieux de leur choix. Une cinquantaine de personnes ont participé au projet, dont la troupe de pom-pom girls locale, le club du 3e âge du centre communal d’action sociale (CCAS) passionné de danse, ou encore les nageuses du club de natation synchronisée.

 

Film réalisé dans le cadre du projet de territoire piloté par la ville de Bondy avec le service arts et cultures, en partenariat avec le Centre National de la Danse de Pantin avec le soutien du Département de la Seine-Saint- Denis.

 

 

Geumhyung Jeong, Munbangu(Stationery), 2011

5’57, couleur, son, vidéo HD

 

Geumhyung Jeong utilise des objets du quotidien auxquels elle confère une vie étrange et troublante par le jeu d’une interaction intense et aléatoire. Son film provoquant Munbangu(Stationery) suscite le désir de devenir l’un de ces objets, un crayon, un pinceau ou un morceau de papier. Dans l’espace du dessin personnifié et exhibé, « l’œuvre vidéo » montre cet inquiétant dénivelé de l’effacement, déclinaison d’un malaise déplaçant l’expérience sujet-objet. S’exprimer par la physicalité d’objets performatifs lui permet de figurer certains personnages comme les interlocuteur·ice·s d’un autre monde. L’humour agit par régulation variable, familière et digeste, à travers laquelle Jeong bouscule les formes strictes de la perception. (Extrait du texte de l’exposition « Who’s speaking » de Klemm’s, Berlin)

 

 

Geumhyung Jeong, RECORD STOP PLAY, 2011

8’04, couleur, son, vidéo HD

 

Un double jeu entre animer l’objet qui filme et l’animation elle-même en cours. Les lignes se brouillent entre celui ou celle qui manipule, qui enregistre et qui (re)joue. Le·a spectateur·ice doit (re)négocier la perception habituelle des limites et de la différenciation. « Cette vidéo s’articule autour de l’interaction et des superpositions entre un objet animé filmé et les images produites par l’objet lui-même : la tête d’une poupée qui recouvre une caméra sur un trépied, l’objectif sortant d’un des orbites de la poupée. À chaque fois une tierce personne apparaît dans l’équation : l’artiste interagissant avec l’objet et la caméra. Rythmé par le murmure de la caméra, le film oscille entre les variations des plans visuels et temporels de l’enregistrement et de la transmission, la cinéaste et le sujet du film, celle qui opère l’arrangement et le sujet de celui-ci. » (Communiqué de presse de « Gesture » de WKV Stuttgart)

 

 

François Pain, Tanaka Min La Borde (1986) Tokyo (2000), 2008-2021

38’10, couleur, son, vidéo

 

Un fil rouge traverse l’œuvre de François Pain, celui de la communauté : communauté de créateur·ice·s expérimentant la caméra « la paluche », communauté dans l’institution psychiatrique de La Borde autour de Jean Oury et Félix Guattari. Le film est composé de deux séquences. La première, tournée en 1986, voit le grand danseur de butō Min Tanaka danser, à l’invitation de Félix Guattari, devant les patients de l’institution psychiatrique de La Borde. Si la danse est sublime, l’interaction avec les patients, avec une audience de ce type, crée une tension très particulière. Certains regardent, d’autres perçoivent, d’une manière différente. La deuxième séquence a été filmée à Toride, dans la banlieue de Tokyo, en 2000, où Min Tanaka encadre un groupe d’étudiants des Beaux-Arts dans la création de performances. Il revient sur sa relation avec Félix Guattari et sur ce moment de danse à La Borde dont il garde, malgré le temps, une impression très vive. Il raconte comment il s’est presque senti « de l’autre côté » devant ce public, et comment ce moment a poussé à l’extrême toutes les complexités qu’il y a à devenir soi.

 

 

Charles Atlas, Merce Cunningham, Channels/Inserts, 1982

32’11, couleur, son, 16 mm transféré sur vidéo HD

 

Pour créer Channels/Inserts, Cunningham et Atlas ont divisé le studio Westbeth de la Cunningham Dance Company en seize espaces praticables et ont utilisé des méthodes aléatoires basées sur le Yi King pour déterminer l’ordre dans lequel ces espaces seraient activés, le nombre de danseur·se·s à voir et les évènements qui auraient lieu dans chaque espace. Atlas a utilisé des coupes transversales, des bandes ou motifs animés, pour indiquer la simultanéité des évènements performés se produisant dans différents espaces, et permettre une pluralité dans la continuité de l’image.

 

Ce film a été rendu possible en partie grâce aux subventions de: The National Endowment for the Arts, The Prospect Hill Foundation. Filmé au Merce Cunningham Dance Studio. Westbeth, janvier, 1981. Copyright © 1982 The Cunningham Dance Foundation, Inc

 

Courtesy d’Electronic Arts Intermix (EAI), New York

 

https://www.ballet-de-marseille.com/fr/

 

 

© Margot Berard