Galerie Maubert, Paris
Nathalie Talec
La Galerie Maubert présente une exposition personnelle de Nathalie Talec, dont le travail, depuis les années 1980, mêle art et science, fiction et réalité, pour explorer la perception, la transformation et l’identité. Inspirée par l’exploration polaire, elle crée des récits fragmentés à travers le collage, la vidéo, la sculpture et le dessin. Pour ARTORAMA, elle se concentre sur l’enfance en tant qu’espace d’exploration, de fiction et de (ré)invention de l’identité.
Talec considère l’enfant comme l’explorateur ultime, naviguant dans l’inconnu, l’illimité, absorbant des images et construisant son moi par l’imagination. L’un des mannequins exposés dans le stand est drapé d’une tapisserie d’Aubusson imprimée de l’autoportrait emblématique de Talec des années 1980 en explorateur polaire. Cette couverture-tapisserie agit comme un refuge protecteur, un espace où l’identité peut se retirer et être réinventée.
Cet acte de s’envelopper d’images reflète la pratique plus large de Talec, enracinée dans l’accumulation visuelle, où elle entrelace des gravures médiévales, des illustrations scientifiques, des dessins d’enfants inuits, l’iconographie polaire… Dessins, collages et sculptures – dont beaucoup ont été conçus pour ART-O-RAMA ou présentés pour la première fois – révèlent ce processus de « sédimentation mentale » pour construire des récits stratifiés.
Par le biais du déguisement et de l’autoreprésentation théâtrale, Talec remet également en question les archétypes de genre traditionnels, en particulier dans sa réinterprétation de figures traditionnellement masculines telles que le scientifique ou l’explorateur. Dans FRIGO EUROPA (1983), elle apparaît en scientifique polaire aux lunettes surdimensionnées, près d’un bateau de croisière à Marseille qui porte ses initiales. Dans Gravité (1983), des poupées Barbie dérivent à travers les vitrines des Galeries Lafayette au rythme d’une chanson inventée, mêlant jeu et satire.
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