GDM, Paris

Le cinéma a toujours eu un lien étroit et impur avec l’art. Étroit jusqu’à devenir lui-même un 7ème art. Impur parce qu’il fut très vite aussi un instrument de communication, voire de propagande, le savoir-faire des metteurs en scène étant mis au service de différentes causes tandis que l’art moderne puis contemporain luttaient pour conquérir leur autonomie.

Mais surtout, ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le lien étroit et fondamental qui existe entre le cinéma et le divertissement.

Que l’art devienne une distraction est suffisamment discuté et noté pour être au moins admis comme une question pertinente. Cette évolution sera-t-elle durable et conquérante? L’art des loisirs va-t-il coloniser toute pratique artistique visible?

Le cinéma, dans le cadre de cette évolution, peut-il être un outil de réflexion efficace?

Les questions sont vastes, multiples et se reformulent au fil de l’évolution de l’art contemporain.

Nous voulons, à travers ce projet conçu pour Art-o-rama, participer modestement à cette refexion. Plus précisément, nous voulons réunir des œuvres, plus ou moins récentes, qui participent activement à cette réflexion. De l’artiste Neil Beloufa, qui alterne facilement les vêtements de l’artiste contemporain et ceux du cinéaste invoquant précisément l’esthétique de la distraction, à Peter Downsbrough, qui dissèque en deux plans fixes le travelling cinématographique, tout en passant par d’autres artistes contemporains concernés par le cinéma, nous exposerons des œuvres qui, sans perdre leur intégrité, peuvent être des jalons pour une nouvelle réflexion sur l’art, le cinéma et le divertissement.