Antoine Levi, Paris
Lisetta Carmi, Louis Fratino, Ola Vasiljeva
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Louis Fratino (1993, vit à New York) représente ses amis et parents à travers des observations passionnées de nature fictive et allégorique. Ses champs de couleurs vives et son style expressif rappellent les portraits du début du modernisme, bien que ses interprétations des formes masculines s’inscrivent dans une histoire visuelle qui remonte au moins à la Grèce antique. Il dépeint un univers intime, fait de subjectivité et de désir que le monde extérieur n’infiltre que par réfraction et sublimation. Pour Art-O-Rama 2019, Fratino présentera une nouvelle série de dessins inspirés par ceux de Jean Cocteau, où les formes très linéaires et délicates se mêlent à la représentation d’espaces privés et domestiques à travers le prisme d’une nostalgie sous-jacente.
Lisetta Carmi (1924, vit à Cisternino, Italie) est l’une des artistes majeurs de la scène italienne et une photographe internationale. Elle a été la première artiste à documenter une communauté LGBTQ italienne au début des années 60. Elle a décrit et humanisé des groupes marginalisés au milieu du XXe siècle dans sa ville natale de Gênes et ses environs, puis a parcouru le monde à la recherche de la vérité, ignorant délibérément les tabous socio-politiques. Pour Art-O-Rama 2019, la galerie exposera un diptyque de sa série la plus remarquable des années 60 «I travestiti», dans laquelle sont représentées des scènes de la vie quotidienne de travestis et de transsexuels à Gênes. Les discussions dans le champs culturel contemporain au sujet de l’identité de genre devennant de plus en plus complexes, cette série a un impact encore plus important aujourd’hui.
Ola Vasiljeva (1981, vit aux Pays-Bas) présentera deux installations composées de tapis ready-made sur lesquels l’artiste a imprimé des dessins en sérigraphie, dont les formes reposent sur un flot d’associations ludiques entre motifs érotiques et espiègles. En effet, les deux installations présentent des images d’aubergines; en dépit de l’absurdité apparente, ils’agit d’un motif récurrent dans les natures mortes modernistes que Vasiljeva détourne en ornements sexuellement chargés qui blasonnent un élément de décoration commun et familier, comme le tapis qu’elle transforme ainsi en toile ou en théâtre (terrain) d’actions.