aaaa nordhavn, Copenhague
Romain Blanck
Pour Art-o-rama, l’artiste franco-allemand Romain Blanck présente une série de peintures, nous invitant à regarder de plus près les traces et les objets que nous laissons derrière nous, à repenser leur valeur et à les considérer comme des contenants d’histoires et de vie.
Les peintures de la série EG, abréviation allemande de « Ground floor », proposent un déplacement de la fenêtre que l’artiste a observée au cours de ses promenades quotidiennes. La peinture se compose de panneaux peints en gris foncé décorés de ce qui pourrait sembler être des dessins d’enfants ou des autocollants aux couleurs vives, complétés par une étagère contenant divers objets trouvés, achetés dans des marchés aux puces ou sur eBay, abandonnés dans l’escalier de l’appartement de l’artiste ou offerts par des amis et des membres de sa famille. L’œuvre fait partie des versions échantillonnées et refigurées des fenêtres du rez-de-chaussée que Blanck n’a cessé de photographier au cours de ses promenades régulières. Il a été particulièrement attiré par la peinture à la colle des fenêtres et par les petits jouets, les souvenirs et les ornements qui pourraient être qualifiés de non pertinents, bon marché ou même naïfs. C’est grâce à ces décorations et objets personnalisés que les fenêtres deviennent non seulement des ouvertures sur les maisons, mais aussi sur la vie des gens.
Laisser une marque, une trace d’existence est une condition humaine qui remonte aux peintures rupestres. Romain Blanck s’intéresse profondément aux objets et aux marques que nous laissons derrière nous pour que d’autres les trouvent, tout en se demandant qui les a laissés là et pourquoi. Dans sa pratique artistique, il recherche et collecte des traces dans son environnement quotidien, notamment des bambous, des blocs-notes et en naviguant dans la sphère numérique.
En reconnaissant ces objets comme des traces du temps passé et des témoins de l’expérience vécue, Blanck ne remet pas seulement en question leur valeur inhérente en tant qu’image et objet, mais il nous oblige également à réévaluer nos propres systèmes de valeurs concernant l’image et l’œuvre d’art.
