SOPHIE TAPPEINER, Vienne x City Galerie Wien, Vienne
Anna Zemánková, Xenia Bond
Deux artistes, deux mondes, deux traditions et deux parcours – deux femmes, deux introspections.
Anna Zemánková, née en 1908 en Moravie, dans l’actuelle République tchèque, a commencé à créer ses peintures et collages complexes chez elle à l’âge de cinquante ans. Xenia Bond, née à Londres, au Royaume-Uni, en 1992, a quitté le domicile familial très tôt pour étudier l’art et devenir sculptrice.
Les deux artistes ont développé de vastes systèmes de formes dans lesquels elles puisent leur esthétique. Ces systèmes suivent une logique très spécifique qui se cache sous la surface mais affirme une cohérence interne qui fait sens intuitivement de tous les points de vue.
L’œuvre d’Anna Zemánková est dominée par l’imagerie florale. Bien que la seule ressemblance avec des fleurs familières soit leur croissance ascendante. Au fil des ans, elle a créé un herbier inventé d’organismes d’un autre monde, une sorte de codex avec des motifs, des formes et des structures récurrents, chacune des œuvres qui en résultent étant unique. Ce langage visuel lui est propre.
De même, le travail de Xenia Bond se caractérise par des formes systématisées qui évoluent vers des idiomes stylisés, qu’elle superpose ensuite pour créer de nouvelles narrations visuelles. Ce langage lui est propre.
Les deux artistes font preuve d’une extrême sensibilité dans leur travail. Alors que l’attention méticuleuse de Zemánková aux détails est évidente dans chaque feuille et dans les choix délibérés qui sous-tendent ses compositions, l’intrigue de Bond réside dans la qualité tactile des matériaux, l’impact sensoriel de la couleur et l’interaction nuancée des significations. Elle crée des formes riches en double, triple et quadruple sens. Son travail peut être comparé à un bouquet d’idées, où chaque élément s’harmonise avec le suivant.
Zemánková décrit ses créations comme « des fleurs qui ne poussent nulle part ailleurs », reflétant sa vie intérieure et ses pensées. Il en va de même pour Bond, dont l’œuvre est inimitable et enracinée dans ses gestes uniques et ses pulsions subcognitives, transformés en formes tangibles. Les deux artistes revendiquent la simplicité de leurs méthodes, évitant le mysticisme.
Les deux artistes jettent un pont entre les domaines microcosmique et macroscopique. Zemánková avec des structures de plantes imaginaires qui ressemblent à des formations planétaires inconnues. Bond avec la matière et l’idée et enfin l’absurdité de la vie rapidement et élégamment démontée par une petite plaisanterie, un coup de gueule.
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