Showroom Prix Région Sud Art 2025

Depuis ses débuts Art-o-rama s’investis dans la professionnalisation de jeunes artistes et leur mise en contact avec différents acteurs du milieu de l’art: galeristes, critiques, collectionneurs …

 

Grâce au Prix Région Sud Art financé par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le salon offre chaque année une visibilité à la jeune création issus des Ecoles d’Art de la Région Sud. Ce Prix s’adresse aux artistes diplômé·es depuis 5 ans maximum d’une école des beaux-arts de la Région Sud.

 

La section Showroom présente donc le travail de 4 artistes sélectionné·es par un·e commissaire d’exposition. Il·elle les accompagne dans la présentation de leur travail, produit un texte critique et introduit leur travail auprès des galeristes et éditeur·rices participant·es qui sont ensuite invité·es à désigner par vote le·la lauréat·e du Prix Région Sud de l’année.

 

Le·la lauréat·e sera exposé·e l’année suivante dans la section principale d’Art-o-rama à la suite d’une résidence de deux mois à Moly-Sabata / Fondation Albert Gleizes. Mais il·elle recevra aussi une bourse de production de 2000 € et verra un catalogue de son travail publié.

 

Depuis 2021, les artistes du Showroom bénéficie d’un réseau régional de lieux et centre d’arts partenaires, ainsi, les 3 autres artistes sont chacun·e accueilli·es par une des résidences suivantes : Centre d’Arts Plastiques Fernand Léger de Port-de-Bouc, Centre d’Art Contemporain de Châteauvert et Voyons-Voir, art contemporain & territoire.

 

Le Prix Région Sud Art constitue souvent pour les artistes une première expérience dans un environnement commercial d’envergure internationale et permet aux galeries qui participent à Art-o-rama de découvrir des artistes formé.e.s dans notre région. Il est un véritable outil de professionnalisation par la mise en avant de leur travail auprès d’un large public, tout autant amateur que professionnel. Il est l’opportunité de rencontres, souvent de ventes et de premières collaborations avec des galeries.

 

La lauréate du Prix Région Sud Art 2024 est Cassandra Naigre, qui est l’artiste invité·e d’Art-o-rama 2025.

 

Yasmine d’O. & Saâdane Afif – Commissaires 2025

 

Saâdane Afif (né en 1970 à Vendôme, France) est un artiste français à l’approche conceptuelle qui vit et travaille à Berlin. Son travail explore une variété de médias (performance, objets, textes et matériaux imprimés) sans s’inscrire dans une catégorie ou une discipline artistique particulière. Ses dernières expositions personnelles regroupent The Fountain Archives and Beyond…, Fundació Antoni Tàpies, Barcelone (2021); The Fairytale Recordings, Lafayette Anticipations, Paris (2019); ou encore This Is Ornamental, Kunsthalle, Vienne (2018). Son travail fut présenté lors de la Documenta 12 (2007) ainsi qu’à la 56ème édition de la Biennale de Venise. En 2020, Saâdane Afif reçoit la bourse Villa Aurora. Il est lauréat du Prix Marcel Duchamp (2009) et du Prix Meurice (2015). En 2025, Saâdane Afif verra l’une de ses expositions personnelles ouvrir au Hamburger Banhof à Berlin.

 

Yasmine d’O. est commissaire d’exposition, éditrice et rédactrice en chef de Side Magazine. Elle collabore régulièrement avec Saâdane Afif qu’elle a rencontrée sur la place Jemaa el-Fna lors de la 5e Biennale de Marrakech en 2014. Récemment, elle a assuré le commissariat des expositions de Saâdane Afif : The Fountain Archives and Beyond…, Antoni Tàpies Foundation, Barcelone (2021) ; The Bonimenteur, FRAC Champagne-Ardenne, Reims (2022) ; The Coalman (2023), Galerie Mehdi Chouakri, Berlin ; ainsi que le commissariat de la triennale Bergen Assembly, 2022. Yasmine d’O. est rédactrice en chef de Side Magazine.

 

 

Artistes sélectionné·e·s pour le Showroom 2025

             

Ix Dartayre

« Une triperie, deux pierres

Trois fleurs, un oiseau

Vingt-deux fossoyeurs, un amour

Le raton laveur, une madame untel

Un citron, un pain

Un grand rayon de soleil

Une lame de fond, un pantalon

Une porte avec son paillasson »

— Jacques Prévert, Inventaire (extrait)

 

« Mnémosyne propose avant tout un inventaire des préfigurations antiques ayant contribué, à l’époque de la Renaissance, à forger le style de la représentation de la vie en mouvement.»

— Aby Warburg dans une introduction à son Atlas.

 

En 2021, Ix Dartayre reconstitue sa chambre dans les sous-sols d’une école d’art, pour en faire le site et le décor de dispositifs relationnels qui dureront près de deux semaines. Fermée au plus grand nombre, la chambre fut d’abord le théâtre de situations partagées, qui permirent à l’artiste « de rassembler des corps qui comptent, puis de réfléchir à comment déposer leurs images, comment les restituer, les rejouer ou les activer ». Elle fut finalement ouverte et exposée, laissant le regard du public révéler une installation foisonnante peuplée des histoires et des êtres indissociables qui y étaient désormais attachés.

 

Dans l’installation Somewhere We Knew, spécialement agencée pour Art-o-rama, l’artiste rejoue le motif de la chambre, à la manière d’une chambre-inventaire cette fois, dans laquelle est rassemblée une variété d’objets intimes, de cadres et de bibelots souvent personnalisés par l’association d’une ou plusieurs photographies. « C’est un espace domestique fictif, poreux, traversé de récits, d’objets, d’images et de traces. A la fois scène et refuge, ouvert et enveloppant, je l’imagine comme un espace que le visiteur peut autant observer de l’extérieur (comme un décor) que traverser (comme un espace à explorer, à habiter) » nous dit Ix Dartayre.

 

Ainsi, cette chambre, s’inscrit dans une longue tradition de la chambre comme « miroir de l’âme », telle qu’initiée par Jean des Esseintes dans À rebours de Huysmans, et qui connut un développement sans précédent, sous une forme beaucoup plus « pop », chez les adolescent·e·s. de l’Amérique des banlieues d’après-guerre. Elle est aujourd’hui cet espace quasi sacré, le plus souvent barré d’une porte, situé au fond des couloirs des appartements et des maisons d’une large partie du monde ayant embrassé le « way of life » occidental. Un « lieu de refuge, convergence du style et de l’intime, portfolio du soi », souligne Clara Defaux. Ainsi, comme sur les planches de l’Atlas de Warburg, les styles et les formes s’entrechoquent sur les murs et les sols de ces espaces biographiques, où se projettent autant d’identités que de personnes qui y vivent.

 

Si l’inventaire de Warburg tente d’esquisser une « représentation de la vie en mouvement », celui de la chambre d’Ix Dartayre nous rappelle que le soi comme les œuvres ne peuvent s’inventer — au double sens d’être imaginés et d’être découverts — qu’en présence, réelle ou imaginaire, de l’autre et de son regard.

 

Yasmine d’O. Berlin, août 2025.

@xdartayre

 

Juliette George

“There is a possibility of a literature that is beyond print and paper, and probably this is where I hope to be.”

– Dominique Gonzalez-Foerster – TH 2058

 

« Là où ça sent la merde ça sent l’être. »

– Antonin Artaud – La recherche de la fécalité (1948)

 

« bide, raté, fiasco, flop ou four, achopper, avorter, capoter, craquer, crouler, s’écrouler, s’effondrer, faire long feu, tomber à plat. – Familier : faire chou blanc, faire fiasco, faire un flop, finir en eau de boudin, louper, rater, tomber à l’eau, tomber dans le lac. – Populaire : finir en couille, merder, partir en couille. »

– Dictionnaire des synonymes.

 

Foire, foirade, foiré, échouer… Avec Feria & Foria, Juliette George nous invite à la suivre dans une dérive littéraire menée dans les méandres de la notion d’échec. Un sujet inspiré par une suite d’associations de mots et quelques coïncidences que n’aurait pas boudées Raymond Hains et ses Macintoshages. Aux aguets, attentive aux signes, Juliette George a d’abord puisé avec méthode dans son expérience immédiate de jeune artiste, invitée pour la première fois à présenter son travail dans le cadre d’une « foire » (feria), pour naviguer, de rocher en écueil, vers la peur de « foirer » (foria) et finir par s’échouer — Eurêka ! — sur la vaste et insondable question de l’« échec ».

 

Ainsi, de « foire » — manifestation commerciale périodique — à « échec » — résultat négatif d’une tentative, d’une entreprise — en passant par « foirer » — évacuer des excréments liquides ; mal fonctionner, rater, échouer lamentablement — la messe était dite : son «show-room » serait foireux.

 

Dès lors, c’est avec l’enthousiasme de celle qui a une bonne nouvelle à annoncer que

Juliette George s’est mise en quête de son sujet, demandant aux membres d’un réseau informel et complice de lui donner la référence d’un livre qui, selon eux, traite de l’échec. Histoire du déclin et de la chute de l’empire romain, Moby Dick, Bréviaire des vaincus, L’Œuvre au noir, Les Météores… Une première poignée d’ouvrages émerge de cette recherche, autant de balises précieuses dans cette cartographie de l’incertain, qui deviendront le socle d’une installation in situ, rigoureuse et minimale.

 

Trois niveaux de sol, renvoyant aux trois degrés d’un podium de victoire, courent sur toute la largeur du stand de quatre mètres par quatre que lui a attribué Artorama. Couverts d’une moquette brune, ils forment une sorte d’assise. Une bibliographie, inscrite au crayon de la main même de l’artiste sur une simple feuille de papier A4 bleutée, est punaisée au mur. À peu près à l’aplomb, une pile de livres est posée sur la moquette. Dans un coin, la présence d’un gratte-dos au sens indéfini rappelle qu’une forme littéraire est peut-être possible « par-delà l’encre et le papier » et invite le visiteur dubitatif à prendre place sur ce vaisseau pour méditer sur ses propres échecs, mais également sur ceux, collectifs et bien plus inquiétants, qui semblent mener notre monde à la catastrophe — car « avoir la foire, c’est aussi avoir peur ».

 

Yasmine d’O. Berlin, August 2025.

@juliette_george_

 

Rémi Lécussan

“Ah, si seulement nous avions toutes la chance extraordinaire de pouvoir compter sur une artiste astucieuse pour concevoir nos pigeonniers, nos maisons ou encore les équipements grâce auxquels nous envoyons des messages !”

– Donna J. Haraway

 

“Beau comme une rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie.”

– Lautréamont

 

Mimicry V, 2023 vs. Eye Wash Station, 2025

 

En feuilletant le portfolio de Rémi Lecussan, mon regard s’arrête sur la photo d’une grande structure noire qui s’élève au milieu de ce qui semble être la salle d’exposition d’une galerie ; au fond de l’image, on distingue une rue. Dans la légende, sous le titre Mimicry V (Mimétisme V) – 2023, je lis : « Baies de brassage de data-center, os de seiche, millet. » En effet, on distingue clairement sur le cliché la forme oblongue de plusieurs os de seiche, qui trouent, de leur blancheur minérale, le grillage noir de geai des armoires de data-center. Dans un coin de la page, une photo de détail montre un épi de millet dont la rousseur irradie à travers le sombre tamis. Comme le laissaient supposer les spécifications techniques de

l’œuvre, ces racks ont bel et bien été transformés en volières. Il ne leur manque que quelques résidents pour égayer de leurs chants les mornes allées d’Artorama.

 

Mimétisme ? Mais de quoi cette œuvre étrange est-elle le faux semblant ? Qu’imite-t-elle ? Raconte-t-elle quelque chose de la fin d’un monde ? Une réattribution post-apocalyptique, peut-être ? L’anticipation d’une époque de décroissance dans laquelle, privés d’électricité ou de réseau, nous serions revenus au bon vieux

temps des pigeons voyageurs, dont la fiabilité légendaire, malgré une certaine lenteur, n’a rien à envier aux fibres optiques d’aujourd’hui. Les armoires rack auraient alors simplement glissé d’une fonction à l’autre, dans une logique de recyclage.

 

Une première réponse satisfaisante, mais aussitôt contredite par une note de bas de page rédigée par l’artiste : « Des armoires rack de data-center dans lesquelles sont stockées nos données transformées en volières avec du millet et des os de seiche. Des recherches ayant pour ambition d’accroître notre capacité de stockage de données commencent à utiliser de l’ADN comme système d’écriture. »

 

Ainsi, nous ferions plutôt face à la préfiguration d’un futur symbiotique entre le vivant et le technologique. Sachant que 5 grammes d’ADN peuvent théoriquement stocker autant de données qu’un data-center entier, on imagine la quantité phénoménale d’informations que pourrait contenir une simple petite douzaine de

perruches bien nourries. Reste encore à penser l’interface qui rendra possible la circulation de l’information.

Les fiantes peut-être… ?

 

Il y a dans les promesses technologiques de notre époque comme une ré-incarnation de l’imaginaire surréaliste —une sorte de mise à jour que nous pourrions résumer, en paraphrasant Lautréamont, par : « Beau comme une rencontre fortuite dans une armoire de data-center entre de l’ADN de pigeons et de l’information. »

 

Et pour qui n’en croirait pas ses yeux, l’artiste a placé, face à ses volières, l’œuvre Eye Wash Station, un « ready-made aidé » dédié aux regardeurs, ces merveilleuses interfaces qui elles “font les tableaux”.

Yasmine d’O. Berlin, août 2025.

@remi.lecussan

 

Léon Nullans

« En face de l’œuvre d’art aussi il faut agir. L’attention qu’on porte à l’œuvre d’art, c’est une action. Si je ne compose pas avec mes moyens, modestement, les vêpres de la Beata Virgine en même temps que je l’écoute, je ne fais rien, je n’entends rien, et si je n’écris pas Les Frères Karamazov en même temps que je les lis, je ne fais rien. »

— Jean Genet.

 

Un entretien presque imaginaire entre Karen Kilimnik et Yasmine d’O. à propos de Léon Nullans.

 

YdO : Chère Karen, laissez-moi d’abord vous dire combien je vous suis reconnaissante d’avoir accepté de venir spécialement ici à Berlin pour parler avec moi de votre travail et de celui de Léon Nullans.

 

KK : Plaisir partagé, Yasmine. Je suis ravie de pouvoir bavarder avec vous, de surcroît dans cette étrange ville qui a gardé ce petit côté « spooky » que j’affectionne tant.

 

YdO : Je dois également remercier Léon, qui m’a permis de me plonger dans votre œuvre remarquable. J’avoue que je la connaissais mal. Mais Karen, connaissez-vous Léon ?

 

KK : Je ne crois pas l’avoir jamais rencontré. Qui est-ce ?

 

YdO : Un « jeune artiste français fraîchement sorti de l’école». Lui vous connaît très bien, enfin… il connaît très bien votre œuvre. Savez-vous qu’il vient de présenter un ensemble de travaux, à l’occasion de son diplôme, entièrement inspiré de votre pratique ?

 

KK : Vous me flattez, mais encore ?

 

YdO : Il dit : « Kilimnik est aujourd’hui centrale dans mon travail et devient traitée non plus comme un nom propre ou une simple référence, mais comme un indice direct questionnant la notion d’esthétique dans mes recherches.»

 

KK : C’est un peu abstrait… si vous me permettez…

 

YdO : Eh bien, il y avait une installation très «scatter art» sur socle gris, de vastes muraux faits à l’aquarelle que vous n’auriez sans doute pas reniés, quelques photographies. L’ensemble était parsemé de nids. Tout converge vers votre pratique et pourtant…

 

KK : Il y a presque ce côté jeu enfantin du «on dirait que je serais… Karen Kilimnik».

 

YdO : (rires) Oui, vous voulez dire un de ces jeux d’imitation qui permettent à l’enfant de se construire en se glissant dans d’autres imaginaires ?

 

KK : Voilà, c’est comme si Léon endossait un costume. Il y a aussi quelque chose de l’ordre du décor dans ce que vous me décrivez… Mon œuvre serait-elle devenue un décor ?

 

YdO : Vous avez raison, il embrasse peut-être un rôle dont vous et votre œuvre seriez le costume. Ce n’est finalement pas si éloigné de ces personnages de femmes que vous avez peints à de si nombreuses reprises. Ces alter ego aux multiples personnalités que vous mettez en scène dans des lieux et des époques différents, et par lesquels vous exprimez quelque chose de vous. Des héritages empruntés, par lesquels vous vous définissez.

 

KK : Peut-être suis-je devenue un alter ego ? (rires) Oui… c’est ce que vous appelez en français «l’ironie du sort». Vous me direz que je l’ai bien cherché, n’est-ce pas ? Peut-être n’est-ce qu’un début, peut-être ne suis-je pour Léon que le premier maillon d’une longue chaîne d’artistes/alter ego à venir.

 

YdO : Outre le désir légitime de s’inscrire dans une histoire donnée, une communauté donnée, ne trouvez-vous pas qu’il y a, dans cette façon de se révéler à travers l’autre, une forme de pudeur qui vient occulter les sentiments profonds de l’artiste et pose cette éternelle question de la sincérité ? Ça me fait penser à cette scène merveilleuse de Stalker d’Andreï Tarkovski, quand les personnages, arrivant à la chambre des vœux – but ultime de leur quête – comprennent que la chambre n’exaucera que leurs désirs les plus profonds et cachés. Alors nul n’ose franchir le seuil, de peur de ce qu’ils vont découvrir d’eux-mêmes…

 

KK : …Oui, pour tout artiste, une œuvre est un peu comme cette chambre – tous les vœux sont permis – mais elle révèle beaucoup de ce qui est caché en nous, de nos obsessions. Il faut pourtant prendre le risque de faire œuvre… il faut exposer au risque de faire œuvre. (rires) Peut-être que cette stratégie permet également d’échapper à notre ami l’ego, moteur nécessaire de nos actions mais parfois si encombrant, voire entravant ? Et qu’a décidé Léon pour cette présentation que vous préparez pour le Showroom d’Art-o-rama ?

 

YdO : Eh bien, vous allez être surprise, mais il récidive et cette fois il veut se concentrer sur la production d’une série de nids. Des nids à votre manière, bien sûr, qu’il a décidé de fabriquer avec sa tante.

 

KK : Si j’osais, l’oiseau fait son…

 

YdO : …C’est quand même étrange de sa part d’avoir choisi le nid pour cette exposition, a fortiori de demander à sa tante – qui fait beaucoup d’activités manuelles – de co-réaliser ces nids avec lui. Je ne sais pas trop comment analyser la chose. C’est presque régressif : « retour au nid, avec tata.» En même temps, vous avez vous-même gardé de l’adolescence…

 

KK : Vous savez, toute chose a le potentiel d’être autre chose que ce qu’elle est. Et sûrement que mes nids – ou disons ces nids refaits par Léon et sa tante en m’invoquant comme une sorte de divinité païenne – prennent, dans le contexte extrêmement violent des années 20, un tout autre sens. En tout cas, je demande à voir.

 

YdO : Léon a proposé un titre pour cette présentation : un simple «Nids par Karen Kilimnik», une exposition de Léon Nullans. Qu’en pensez-vous ?

 

KK : (rires) Oui, ça me semble parfait. Tout est dit.

 

Au début des années 1990, Karen Kilimnik crée des installations appartenant au genre du scatter art américain (« art de l’éparpillement ») : des objets trouvés, assemblés et disséminés au sol de façon apparemment aléatoire par l’artiste, et sans intention formelle particulière.

 

Cet entretien a eu lieu dans l’atelier de Saâdane Afif à Berlin en août, 2025.

@leonnnullans

 

 

Ix Dartayre

Vue d'exposition Art-o-rama 2025
Showroom Art
© Margot Montigny

Juliette George

Vue d'exposition Art-o-rama 2025
Showroom Art
© Margot Montigny

Rémi Lécussan

Vue d'exposition Art-o-rama 2025
Showroom Art
© Margot Montigny

Léon Nullans

Vue d'exposition Art-o-rama 2025
Showroom Art
© Margot Montigny