Salle Principale, Paris
Claude Closky, Ícaro Lira et Dominique Mathieu
La galerie Salle Principale a choisi de réunir trois artistes : Claude Closky, Dominique Mathieu et Ícaro Lira.
A cette occasion, la galerie Salle Principale s’intéresse à l’autoportrait. L’autoportrait contemporain apparaît comme un genre nouveau, plus ouvert sur le monde ; il génère une ouverture capable d’interroger l’essence de l’humanité. L’auto-représentation sert désormais un sens plus général et des questions d’une plus grande actualité, qu’elles soient politiques, sociales, idéologiques ou écologiques.
L’œuvre textuelle Portrait (1991 – 2022) de Claude Closky cherche également des moyens d’échapper à l’ego. Pour réaliser son autoportrait sur commande pour Salle Principale, l’artiste utilise un protocole strict : un texte décompte tous les jours de sa vie de sa naissance au jour de la commande. La pièce a été réalisée sur une feuille de papier encadrée de 45 x 62 cm. Cette liste de dates, qui refuse l’interprétation et la subjectivité, visualise l’anonymat des individus et la finitude du temps humain. Son vocabulaire spécifique relatif à une nomenclature topographique : « le corps, l’œil, la graisse, le caractère » fournit une analogie corporelle espiègle.
Dominique Mathieu, désireux de préparer un avenir plus simple et plus authentique au regard de nos besoins naturels dans un monde centré sur l’économie et la finance, veut « faire bouger les choses » avec Les hommes d’avenir (2008-2022). Réalisés sur plaques émaillées, matière durable capable d’entretenir dans le temps les convictions de l’artiste, les six dessins le représentent en clown, résistant, magicien, paysan, troubadour et artisan. Les dessins au trait, le torse isolé sur fond neutre, le regard fixe et les accessoires réduits à leur minimum fonctionnellement expressif (chapeaux, gros nœud papillon, fusil, baguette magique, brin de paille, guitare, sac) font écho à l’efficacité du message et à la simplicité de la fonction. Pour l’artiste, ces figures hautement symboliques, courageuses et responsables de leurs choix et de leurs positions, expriment une forme de résistance.
La sélection d’œuvres d’Ícaro Lira consiste en une série de nouvelles pièces créées lors de sa résidence de 2022 au centre d’art le Hangar à Lisbonne, retraçant son exil artistique entre le Brésil et l’Europe. Avec la patience d’un archiviste ou d’un archéologue, Ícaro Lira analyse les implications et les conséquences des événements politiques à travers des œuvres documentaires ou fictionnelles. Partant du postulat que l’histoire est une matière vivante constamment écrasée par le poids des récits officiels, Ícaro Lira, dans une sorte de contre-récit, collecte des objets, des textes et des images d’événements historiques pour produire des œuvres sensibles et délicates qui contiennent toute la puissance de son témoignage critique et indépendant.
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