SABOT, Cluj-Napoca
Camilia Filipov, Nicolás Lamas
Dichotomie
Comme deux facettes de la même pièce, Camilia Filipov et Nicolás Lamas utilisent la matière, la forme et les idées de manière inattendue. Alors que Filipov traite l’histoire avec une condescendance naïve, Lamas l’utilise pour prédire l’avenir. S’ils jouent tous les deux contre des esthétiques banales et dominantes, leurs vocabulaires se croisent et se complètent aisément.
Le prêt-à-porter (Lamas) rencontre l’artisanat (Filipov) dans un dialogue consécutif destiné à soulever des questions sur l’intérêt de petits gestes artistiques alimentés par de grandes pensées philosophiques.
Camilia Filipov (née en 1990 à Taraclia, MD; vit et travaille à Cluj-Napoca, RO) a étudié la sculpture à l’Université d’art et de design de Cluj-Napoca (MA) et à l’École supérieure des arts Saint-Luc de Liège en Belgique grâce à une bourse Erasmus. Bien qu’elle semble maîtriser tous les médiums traditionnels (du dessin à la peinture en passant par la sculpture – et l’inverse), elle n’est pas notre suspect habituel. Au lieu de «faire», sa pratique est de casser (les standards) et de défaire (l’histoire). Le camouflage et le sarcasme sont aussi bons que le graphite et la peinture pour traiter l’art, mais ils sont meilleurs que le graphite et la peinture pour la gérer. Regardez le travail de Camilia avec suspicion: rien n’est comme il semble, ni le contraire.
Les expositions (sélectionnées): « Once more into the grey » (UNA Galleria, Piacenza, 2018), « Surface Actually », exposition personnelle (SABOT, Cluj-Napoca, 2018), Image Painting. « Exit into reality » (galerie Quadro, Cluj-Napoca, 2018), « SHOW-Off » (espace artistique Matca, Cluj-Napoca, 2018), « Things are temporary, but the evidence of their existence, » 1ère biennale mondiale des appartements et studios (Espace artistique Matca) , Cluj-Napoca, 2016), « Coming People » (SMAK, Gent, 2014).
Nicolás Lamas (né en 1980 à Lima, PE; vit et travaille à Bruxelles, BE). En manipulant soigneusement les images, les textes et les sons associés à la détection, à l’interprétation et à la transmission d’informations, Nicolás Lamas tente de rendre les diverses incohérences générées par la représentation. Il crée un monde rempli de possibilités, interactions permanentes, ellipses, attractions et répulsions, inversions entre horizontalité et verticalité, incompatibilités entre le vide et la matière, distorsions de la logique. D’une pièce à l’autre, Lamas développe un réseau méticuleux qui permet au « système » de trouver son propre équilibre dans le déséquilibre.
Expositions (sélectionnées): « Archaeology of darkness » (Meessen De Clercq, Bruxelles, 2019), « Liminality » (SABOT, Cluj-Napoca, 2018), « Despise the solid burgher, but drink deep from his flagon » / duo avec Matt Bryans (Martin van Zomeren , Amsterdam, 2018), « Against the boundary of its own definition » (Ladera Oeste, Guadalajara, 2018), « Becoming animal » / duo avec Petra Feriancová (Tenderpixel, Londres, 2018), « The form of Decay » (P ///// AKT , Amsterdam, 2017), « Before disappearing » (019 – Museum of Moving Practice, Gand, 2017), « Every object is a temporal space » (Espai 13, Fondation Joan Miró, Barcelone, 2016).