mfc-michèle didier, Paris
Jean-Baptiste Farkas, Cari Gonzalez-Casanova
Jean-Baptiste Farkas
Jean-Baptiste Farkas se définit comme un artiste prestataire de services. Il propose avec son entreprise IKHÉA©SERVICES, des œuvres qui ne sont pas des objets d’art. Elles ont pour point de départ des protocoles et des modes d’emploi qui nous invitent à agir de façon décalée au sein de notre société.
Cari Gonzalez-Casanova
Pour Artorama, Cari Gonzalez-Casanova présente un nouveau projet The eye you see with, inspiré de sa recherche autour des technologies et des algorithmes de génération d’images. Il tire son titre d’une phrase du théologien Meister Eckhart « The eye through which I see God is the same eye through which God sees me” et du livre éponyme de Robert Stone.
En imitant le mode opératoire de la discipline algorithmique de modélisation et virtualisation du monde, ce projet, purement textuel, nous propose un monde visuel qui se matérialise uniquement dans notre imaginaire.
Par une composition analogique des données réelles botaniques, géographiques, ornithologiques, ethnologiques, Cari Gonzalez-Casanova nous décrit un résultat synthétique, tel qu’il a pu être généré par le système algorithmique GAN qui permet à l’utilisateur de produire une image synthétique par simple consigne textuelle.
Intéressée par l’usage répandu des ces systèmes GAN (Generative adversarial networks) – des architectures algorithmes qui utilisent deux réseaux de neurones, s’opposant l’un à l’autre afin de générer de nouvelles instances synthétiques de données qui peuvent passer pour des données réelles, Cari Gonzalez-Casanova s’interroge sur le seuil de plus en plus flou entre le réel et l’artificiel. Si ce seuil a été questionné nombre de fois par l’art et la littérature, par la philosophie, la psychologie, la psychiatrie, la théologie, l’entomologie et la botanique (dans le cadre de l’étude du camouflage), notre système visuel et son rôle dans l’interprétation du monde devant lui, n’a jamais été autant mise à l’épreuve que pendant notre ère algorithmique.
Ce projet est aussi fortement inspiré par le livre d’Aurélie Jean dans lequel elle parle, d’une manière romanesque, de sa passion pour coder et dans laquelle elle compare le monde de l’algorithmique à Alice de l’autre coté du miroir « là où toute hypothèse est aussi elle-même hypothétique … entre le réel et le virtuel… un véritable enjeu de civilisation, car il devient si net qu’il faudra s’armer de connaissances pour ne pas s’y perdre » .