Meessen, Bruxelles
Léa Belooussovitch & Jorge Méndez Blake
Il s’agit d’un dialogue entre les pratiques de Léa Belooussovitch et de Jorge Méndez Blake autour des notions d’effacement et de reconstruction. Plus précisément, il s’agit d’explorer la manière dont ces deux artistes transforment des éléments préexistants – images médiatiques liées à des drames pour Belooussovitch, littérature et architecture pour Méndez Blake – afin de proposer une réinterprétation poétique et critique du monde.
Dans ses dessins au feutre de laine, Léa Belooussovitch reproduit des images médiatiques de scènes dramatiques d’origine humaine ou naturelle par un délicat estompage. En brouillant ces représentations et en les traduisant dans une matérialité douce et isolante, elle crée un décalage visuel et émotionnel, atténuant la brutalité des images tout en questionnant leur impact. Son travail se concentre sur la mémoire, la perception et l’omniprésence des images à l’ère de la surmédiatisation, invitant à une contemplation sensible et introspective.
En reprenant le texte du manuscrit fragmentaire « Adventures in the Skin Trade » du poète gallois Dylan Thomas, cette installation de Jorge Méndez Blake interroge le processus d’écriture, ainsi que les frustrations et les difficultés liées à la création d’un texte. Parallèlement, les calligrammes de l’artiste redessinent la spatialité du texte, le transformant en compositions visuelles. Le flou et la disparition dans les dessins au feutre de Belooussovitch répondent aux textes brisés et recomposés de Méndez Blake : une tension entre l’effacement et la réécriture. Les deux artistes interrogent la transmission et la réception des récits, qu’ils soient visuels ou textuels. Par des « résonances invisibles », ces œuvres font écho à des réalités absentes ou transformées, nous invitant à percevoir différemment ce qui est caché ou déconstruit.