M. LeBlanc, Chicago
Marika Thunder & Cameron Spartley & Ben Foch
Pour Art-o-rama 2025, M. LeBlanc présente les œuvres de trois artistes américains – Ben Foch, Cameron Spratley et Marika Thunder. Chaque artiste de la galerie a été choisi pour la pertinence de son travail et sa réflexion sur l’état sociopolitique actuel de l’Amérique.
Élevée dans le sud du Texas et installée depuis plusieurs années à New York, l’artiste peintre Marika Thunder crée de superbes compositions de véhicules de la casse qui jouent sur la tension souvent invisible entre la représentation et l’abstraction. Les portières écrasées, les carburateurs cassés, les ailes tordues se mêlent poétiquement pour refléter la culture nationale du gaspillage, de l’épuisement et des vestiges laissés par la désindustrialisation des États-Unis.
Le chaos omniprésent dans le travail de Cameron Spratley reflète la nature schizophrénique de la jeunesse et de la race noire aux États-Unis. Son imagerie fait référence à la culture de la rue en mettant l’accent sur les meurtres commis par la police, la criminalité entre Noirs et la nature parasitaire de l’industrie du divertissement qui capitalise sur les conséquences de ces crimes. Le lexique chiffré de Spratley révèle des méthodes d’autodéfense et de soins personnels comme stratégies de survie. Utilisant les mécanismes du racisme contre lui-même, l’œuvre est délibérément abrasive. Si l’on parvient à dépasser la surface, à enlever le masque ou à apprendre à les connaître, les vulnérabilités et les références deviennent évidentes. Toutefois, une relation est nécessaire pour y parvenir.
Depuis quelques années, l’artiste de Chicago Ben Foch crée des peintures troublantes dont l’imagerie est issue de processus d’intelligence artificielle. En demandant à un robot d’intelligence artificielle de rédiger des sections de texte, Foch choisit l’une des centaines de compositions de sortie à restituer. Peintre magistral du trompe-l’œil, Foch reprend cette image numérique, la peint minutieusement à la main et la renvoie à l’œuvre analogique. Il en résulte des œuvres qui brouillent la frontière entre la vie réelle et le monde en ligne, et entre l’apprentissage automatique et la main de l’homme.