M. LeBlanc, Chicago
Jonah Koppel, Mindy Rose Schwartz
LeBlanc présente le travail de deux artistes de Chicago, Jonah Koppel et Mindy Rose Schwartz. L’exposition s’appuie sur les œuvres que chaque artiste a produites au cours de l’année écoulée, en recherchant les sentiments visuels et figuratifs partagés entre leurs pratiques. Jonah Koppel présente une série de dessins et de peintures encadrés, tandis que Mindy Rose Schwartz présente une série d’amulettes en bronze suspendues au mur, décrivant des animaux communs.
Les peintures de Jonah Koppel traitent de la relation entre l’image et le langage. Inspiré par l’ancien texte pictural égyptien des hiéroglyphes, la source de lumière et la perspective sont abandonnées au profit d’un monde de symboles et de géométrie. Depuis plusieurs années, Koppel centre ces formes sur la maîtrise de techniques de l’antiquité vénitienne oubliées depuis longtemps. Travaillant à l’huile avec de la poudre de cristal et de la cire, Koppel produit régulièrement, mais de manière ludique, des œuvres étonnantes qui jouent habilement avec les mécanismes de fabrication des images et réfléchissent à l’évolution collective de la vision.
Improvisées avec une grande articulation à partir d’éléments disparates de l’imagination de l’artiste, les peintures voyagent à travers des arrière-pays esthétiques et alchimiques pour incarner un processus vécu de perception de la peinture et de définition, d’expansion et de redéfinition permanentes de l’autonomie dans la peinture contemporaine. À l’instar de l’association libre en psychologie, la création d’une image pour Koppel consiste à assembler des éléments disparates issus de l’imagination afin de former une image cohérente.
Dans chaque œuvre, l’artiste fait de ce processus un métier raffiné en maintenant l’œuvre dans un état perpétuel d’improvisation jusqu’à la fin. De même qu’une lettre représente un son, un labyrinthe peut représenter le cosmos. Le sujet de Koppel est typiquement un phénomène naturel – un coucher de soleil, un lever de lune – formulé en une phrase de symboles qui forment une image complète, accessible à tous, sans signifiants culturels ni pertinence temporelle. Les peintures de Koppel existent dans un présent perpétuel et intemporel.
Les œuvres jouent volontiers entre le sens pictural et le sens abstrait, désigné. Lorsque nous regardons le monde et que nous voyons du texte, nous voyons deux choses à la fois. Comme les anciens Égyptiens et leur technologie des hiéroglyphes, les œuvres peuvent être des symboles, les symboles peuvent faire des images et les images peuvent former des phrases. La nature et le texte peuvent ne faire qu’un.
Au cours des trente dernières années, Mindy Rose Schwartz a développé une vaste œuvre composée principalement de sculptures et d’installations qui sondent le lien inhérent – par le biais de la mémoire principalement – que les êtres humains entretiennent avec leurs objets. L’intérêt de Mindy Rose Schwartz pour la sentimentalité et l’attachement émotionnel, qu’il s’agisse d’objets kitsch ou de produits de masse jetables, est particulièrement important dans son travail.
Pour Art-o-rama 2024, Schwartz présente des œuvres de sa série ALIEN HEAD KEYCHAINS (2001-2023), une série de petites sculptures d’extraterrestres (et d’animaux de ferme extraterrestres), coulées dans du bronze poli et attachées par des lanières à une variété d’anneaux, de clés et de morceaux occasionnels de matériaux trouvés. Alors que la série Schwartz a débuté il y a deux décennies, l’artiste a récemment redynamisé le projet et a coulé plusieurs nouveaux bronzes. À l’instar des impulsions esthétiques contradictoires qui caractérisent une grande partie de son travail, tendus par de multiples points de tension, les porte-clés sont de curieux objets de contemplation esthétique, en quelque sorte imprégnés de l’histoire émotionnelle de leurs propriétaires imaginaires. Comme beaucoup d’objets du répertoire sculptural de Schwartz, les porte-clés eux-mêmes servent de moyens mnémotechniques, rappelant de vieux sentiments et des expériences de perte.
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