Klemm’s, Berlin
Gwenneth Boelens, Renaud Regnery
Gwenneth Boelens s’intéresse à la perception, à la mémoire et au temps. Elle a développé un langage visuel abstrait qui tente de capturer les moments et les gestes furtifs, ainsi que les traces physiques et métaphysiques que nous laissons dans l’espace. Photographe de formation, elle utilise régulièrement la lumière, le temps et divers procédés matériels et chimiques pour suspendre et inscrire les traces de mouvement et de pensée.
Renaud Regnery appréhende quant à lui la peinture comme un champs empli de tension, ce qui d’un côté évoque la confrontation avec l’histoire des médiums et la discussion qui en découle, et de l’autre les possibilités d’« auto » affirmation et attribution. Ce qui l’amène également à s’intéresser aux conventions sociales héritées, leurs représentations esthétiques et questions psychologiques. Sa manière de travailler oscille entre des cycles d’image fermés et des corpus de peintures réalisés en série de manière traditionnelle ou par le prisme de diverses techniques d’impressions et matériaux de peinture.
Les artistes semblent mettre en jeu dans cette présentation commune des notions aussi antagonistes que ‘la mémoire’ et ‘le temps’‚ ‘l’insaisissable’ et ‘le direct’ ou encore la ‘polarité’. Les peintures de Renaud renvoient à ces notions par la fragilité et le doute qui émanent des lignes de charbon sur la toile blanche, le cadre contenu. Pour Gwenneth, les formes matérialisées (boucliers) sont souvent les traces d’une division possible entre deux parties, deux corps. Les objets traitent de la notion d’exposition et d’abri.