C + N canepaneri, Milan
Gillian Brett
À l’occasion d’Art-O-Rama 2019, la galerie C + N Canepaneri présente une exposition personnelle de la jeune artiste française Gillian Brett (née en 1990 à Paris) dans laquelle une nouvelle série d’œuvres spécialement réalisées pour la Foire sera exposée.
La pratique de Gillian Brett est consacrée à l’analyse de la relation délicate et complexe entre l’être humain et la technologie, en réfléchissant spécifiquement sur les manières et les processus par lesquels elle façonne et influence inévitablement le monde environnant.
Le projet présente au public une sélection d’œuvres clés liées à la recherche de l’artiste, liées de manière thématique et formelle, qui visent à approfondir les caractéristiques technologiques de la mondialisation et ses effets sur la vie contemporaine.
Compte tenu de ces problèmes, les installations de Brett sont souvent des représentations inhabituelles, absurdes et poétiques de dispositifs technologiques et mécaniques extrapolés à partir de leur contexte. Ses œuvres, souvent ironiquement imprégnées d’une esthétique DIY (Do It Yourself), apparaissent au spectateur à la fois comme les ruines d’un avenir à venir et comme les cicatrices d’une histoire inachevée.
Les œuvres des artistes, principalement réalisées à partir d’éléments de déchets d’appareils technologiques et électroniques, nous expliquent comment, malgré son caractère apparemment immatériel, le désastre numérique et technologique reste étroitement lié à la réalité matérielle. À travers le processus artistique de collecte et de modification de tels débris, nous pensons immédiatement aux villes toxiques du système de recyclage, comme Guiyu en Chine, où les cartes mères sont démantelées et les disques durs empoisonnent les eaux souterraines, ou Agbogbloshie à Accra, au Ghana, le plus large dépotoir d’Afrique où finissent les restes européens et américains.
Après un tel processus de démantèlement mais avec des objectifs opposés, Brett utilise des matériaux qu’elle manipule en permanence: au cœur de sa pratique, elle pose toujours une intervention de la part de l’auteur, par laquelle elle casse, déchire, gratte, modifie les éléments de composition jusqu’à ce qu’ils soient souvent réduits à une simple matière privée de son utilité antérieure.