Atelier des artistes en exil, Marseille
Reeem Alnatsheh, Peshawa Mahmoud, and Pasmur Rachuiko.
Atelier des artistes en exil présente 4 artistes durant Art-o-rama : Reeem Alnatsheh (Palestine), Peshawa Mahmoud (Kurdistan, Irak)& Pasmur Rachuiko (Russie).
Reem Alnatsheh s’intéresse aux concepts d’exil et de « chez soi ». Elle observe la manière dont ces deux réalités peuvent se fondre à travers l’espace que représente la chambre. La chambre devient le lieu de l’identité et des expériences personnelles. L’artiste est originaire d’Hébron, ville palestinienne de Cisjordanie, où l’accès à des parcelles de terre, des maisons et des quartiers entiers lui étaient interdits. Les restrictions imposées à ses mouvements dans la ville où elle grandit l’amènent à la recherche d’autres espaces dans lesquels se réfugier, plus libres et plus sûrs. La chambre est devenue cet espace imaginaire et infini, où elle peut vivre sa vie et créer.
Pasmur Rachuiko qualifie sa pratique picturale de « surréalisme naïf ».
Ses œuvres explorent les tensions entre centre et périphérie dans la Russie contemporaine, mais aussi en Géorgie où il a transité. À travers une esthétique mêlant mythologie populaire, critique politique et narration visuelle, il met en scène des figures hybrides issues d’un folklore réinventé, surgissant du monde marginalisé de la « périphérie » pour troubler l’ordre établi du « royaume central ». Ces personnages ambigus évoquent à la fois les icônes religieuses, les clichés des réseaux sociaux russes et les archétypes autoritaires.
Au Kurdistan en Irak, Peshawa Mahmoud pratique différents médiums, de la peinture à des œuvres monumentales dans l’espace public, questionnant le système politique irakien et ses dérives. Il réalise notamment en 2007 un travail à l’échelle d’une route de 36 km, afin de sensibiliser sur le mauvais état de la route et ses dangers. Il cherche à créer une confrontation entre l’art et l’humain et à faire réagir le public sur des sujets qui l’animent. Il s’intéresse aux endroits où l’art n’est pas présent, en questionnant cette absence par une œuvre qu’il y implante : selon lui, dans ces endroits, l’art existe mais attend d’être rendu visible. Sur la route de l’exil qui le conduit, en 2016, à pied du Kurdistan jusqu’à Marseille, en passant par les camps de réfugiés en Serbie et la prison en Hongrie, il réinvente sa pratique artistique en privilégiant des dessins rapides réalisés sur des matériaux éphémères ou de récupération.