Fondation CAB

Partenaires particulaires (supports, surfaces, dissémination)

14 mars – 31 octobre 2025

Commissaire de l’exposition : Hugo Vitrani

 

André-Pierre Arnal, Vincent Bioulès, Ernest Breleur, Pierre Buraglio, Louis Cane, Daniel Dezeuze, Edith Dekyndt, Ladji Diaby, Noël Dolla, Miho Dohi, Marc Devade, Torkwase Dyson, Fred Eversley, Melinda Fourn, Hall Haus. Kapwani Kiwanga, Renée Levi, Myriam Mihindou, Brandon Ndife, Jack O’Brien, Robert Overby, Bernard Pages, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour et Claude Viallat.

 

L’exposition Partenaires particulaires agit comme un champ de (parfois mauvaises) graines, à partir d’un noeud réunissant une dizaine d’oeuvres historiques de Supports/Surfaces. Ce nom de code d’un mouvement avant-garde, de courte durée mais toujours très actuel, a marqué l’histoire de la scène française de la fin des années 1960 et du début 1970 à travers un retour à la peinture abstraite dans une version brute, augmentée d’une bonne dose de savoir-faire. Peintures sans pinceau, tableaux sans châssis, toiles pliées, brûlées, bois assemblés, empreintes tamponnées… Pour La peinture en question, première exposition de ce groupe qui n’a cessé de s’agrandir et de s’auto-critiquer pour mieux se quitter publiquement, ces lignes font office de manifeste.

 

Supports/Surfaces ayant toujours fait en sorte de décentrer une histoire de l’art capitaliste (faisant ici référence autant à Paris qu’aux fétiches marchandises). Autant d’oeuvres historiques issus de la collection de la fondation CAB et de la galerie Ceysson & Bénétière, fidèle du mouvement. Mais…

 

Parce que l’exposition refuse les conceptions individualistes de l’art et d’enfermer l’histoire dans son histoire

 

Parce que l’exposition refuse une vision trop masculine d’une époque trop masculine

 

Parce que l’exposition provoque des relations amicales, spéculatives, formelles, intellectuelles, mais s’autorise aussi des contrepoints, par pur esprit de contradictions fertiles

 

Alors l’exposition Partenaires particulaires présente aussi des oeuvres d’autres artistes, historiques ou d’aujourd’hui, de Londres, Mexico, New York, Los Angeles, Toronto, Martinique ou encore Paris. Kapwani Kiwanga, Brandon Ndife, Robert Overby, Ernest Breleur, Renée Levi, Jack O’Brien, Miho Dohi, Myriam Mihindou, Ladji Diaby, Torkwase Dyson, Melinda Fourn, Edith Dekyndt, Hall Haus… De la peinture à l’image en mouvement en passant par la sculpture et le design, la fondation CAB permet ici de réunir autant de pratiques qui manipulent les imaginaires premiers des matières précaires, des empreintes aux compositions-décomposées, aux opérations, abstractions mouvantes et lumineuses, assemblages et recyclages, etc. Ainsi l’enjeu / le jeu se situent dans un dépassement des oeillères, des postures et des frontières qui se jouent du système D, particule de la matière.

D pour Débrouille, Désordre, Déconstruction, Dissémination. Dé-dé-dé-débrouilles de matière brute, pliée dépliée déployée au-delà et à travers du dé-dé-dé-désordre de la matière monde et de ses rêves révoltés à peines volés.

 

D pour Dissémination. C’est Derrida philosophe qui le dit, contre les interprétations définitives, il faut viser la différence et les écarts, ce qu’il nommait la différance – écrit volontairement avec ce -a inaudible qui rappelle aujourd’hui celui de la kiffance. Dans l’écriture comme dans le support comme dans la surface, le sens se propage sans suivre de chemin linéaire et prévisible.

 

Alors je cherche et je trouverai.

                                                                                                                                     Hugo Vitrani

 

 

fondationcab.com

 

Informations

 

ANTOINE LIPPENS

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